De retour après "Can Be Late", les Lillois de Skip The Use sortent un nouvel album attendu, un petit mois avant leurs grands copains de Shaka Ponk. Bastards - nom donné à leurs fans - amateurs de rock et même le grand public (qui a pu les découvrir aux Victoires de la Musique 2013), il y a désormais tout une frange de fidèles derrière le combo. Ces adeptes vont-ils résister à cette "Little Armageddon" que propose le groupe ? Avant de donner la réponse à cette question, il est bon de rappeler que le groupe est une machine de guerre sur scène. Si vous ne les avez pas encore vu en live, courrez-y et ne lisez plus ces phrases sur le champ ! L'expérience Skip The Use se vit en live assurément et cette nouvelle galette offre un terrain de jeu musical à la hauteur des ambitions et trouvailles scéniques du groupe. 3, 2, 1, 0... C'est parti pour un grand huit musical qui ne vous laissera pas tomber avant de vous avoir complètement essoré !
Tout commence bien fort avec "Seconds to None" et son petit riff crasseux rappelant un peu les Black Keys. Un bon titre rock bien lourd au refrain ultra efficace. À ne pas douter une belle petite à venir sur la tournée. On n'a pas vraiment le temps de reprendre son souffle que "30 Years" envoie du lourd. Porté par la guitare et la batterie, le morceau ne perd pas de rythme une seule seconde. Ses choeurs féminins sur le refrain seront sans nul doute scandés lors des concerts. Il n'y a plus besoin de présenter ensuite le single "Nameless World", premier extrait dévoilé il y a un petit bout de temps déjà. Avec son mélange de ska, de rock et d'électro, il est déjà un petit tube de la discographie de STU. La pression remonte d'un coup avec "The Taste". Ce titre, tranquille et sensuel, témoigne d'un beau travail sur la voix de Mat Bastard et d'une volonté d'élargir un univers musical déjà très ouvert. En milieu de chanson, une fracture apparait avec des choeurs d'enfants, comme si un deuxième morceau commençait. Un clin d'oeil à "Ghost" ? On revient ensuite à du gros son avec l'ultra efficace "Birds Are Born to Fly". Un refrain fait d'onomatopées à reprendre en choeur lors des shows, un rythme imparable et un final en forme de déluge de décibels : STU tient là un autre tube.
Si je devais élire mon coup de coeur du disque, ce serait "The Wrong Man". Démarrant avec des sonorités un peu asiatiques, il prend toute son ampleur sur son refrain très fort où Mat Bastard scande à plein poumons : "I'm the wrong man, the wrong place, the wrong time, wanna walk away tonight, can we walk away tonight". Tout simplement superbe. On repart sur le très dansant "The Story of Gods and Men", électro et déjà entêtant avec ses "who oh oh love" sur le refrain. Après le bien rock "Little Armageddon", "Gone Away" fait parler la poudre : Mat Bastard s'époumone à tout rompre sur le refrain, on a hâte de découvrir ça en live ! La grosse surprise du disque est le titre "Etre heureux". Epuré et en français, il démontre que STU sait se montrer simple. Sorte de ballade désenchantée, elle porte un message fort à l'heure où la sinistrose touche le pays. Sans transition, "Lust For You" invite à la danse avec un son électro bien entraînant. La parenthèse fun et décomplexée du disque. L'apothéose est "We Are Bastards", sorte de petit frère de "PIL". Un hymne pour se défouler sans penser à rien. Allez làààààààà !!!!
Tracklist
1. Seconds to None
2. 30 Years
3. Nameless World
4. The Taste
5. Birds Are Born to Fly
6. The Wrong Man
7. The Story of Gods and Men
8. Little Armageddon
9. Gone Away
10. Etre heureux
11. Lust for You
12. We Are Bastards
La sélection de Rock'n'Live
"Seconds to None", "Nameless World", "Birds Are Born to Fly", "The Wrong Man" et "The Story of Gods and Men"
Découvrez le clip de "Nameless World"