On
a lu et entendu beaucoup de choses sur AC/DC. Les vétérans
australiens seraient, selon certains, bien moins fringants en live
que par le passé. Cette tournée mondiale, inscrite dans le cadre de
la sortie de leur nouvel album « Rock or Bust » serait ainsi celle
de trop, une ultime occasion de remplir les stades et le
tiroir-caisse. Alors à quoi s'attendre avant de pénétrer dans
l'enceinte de Saint-Denis pour venir assister, pour la première fois
pour nous, à un concert des boys ? Certainement l'occasion de voir,
à l'occasion de ce qui pourrait être l'un de ses derniers passages
en France, un groupe mythique en live. Peu importe l'âge, AC/DC, ça
ne se manque pas, ça fait partie des concerts que tout amateur de
rock doit avoir vu dans sa vie. Pour cette tournée, on retrouve - aux
côtés de Brian Johnson, d'Angus Young et de Cliff Williams - tout
d'abord Stevie Young, venu remplacer Malcolm Young à la guitare
rythmique, et Chris Slade, à la place de Phil Rudd, derrière les
fûts.
Les
fans de la première heure ont répondu présent pour ce rendez-vous
parisien et ça fait plaisir de voir tout un stade en communion. Les
générations se sont mêlées et les petites cornes de diables
rouges ont clignoté de mille feux pendant tout le show. Du côté du
décor scénique, en dehors d'un mur d'amplis Marshall, on a retrouvé
une installation plutôt sobre reprenant le nom du groupe. À 21h
pétantes, le coup d'envoi a été donné avec un petit film en
images de synthèse. Démarrant dans l'espace avec une météorite fonçant sur Terre, on a pu y retrouver tous les éléments
mythiques du groupe : la cloche de « Hells Bells »,
la locomotive de « Rock 'n' Roll Train », la pin-up Rosie ou encore
un Angus Young démoniaque. Il n'en fallait pas plus pour déchaîner
les 80 000 spectateurs du Stade de France. Le groupe a lancé les
hostilités avec « Rock or Bust », tiré de l'album
éponyme. Si, d'après les échos, le son a été quasiment
insoutenable sans protections auditives au niveau des premiers rangs,
nous étions de notre coté assez loin donc nous n'avons pas pu
remarquer ce problème.
Pas
de doute, le groupe est bel et bien là et en place. Même si les
pauses entre les titres ont parfois été un peu longues, on a retrouvé
toute la hargne de Brian Johnson au micro à se faire exploser les
cordes vocales. Angus Young, fidèle à lui-même, a assuré de solos
mémorables et arpenté la scène avec son fameux costume d'écolier. Le reste du groupe a assuré de bout en bout. Après « Shoot to Thrill », le mythique « Back in
Black » a réveillé tout le stade et fait rugir de plaisir les
fans, dansant et chantant à plein poumon. On regrettera peut-être
un manque de communication entre le groupe et le public, qui se sera
contenté d'enchaîner les titres sans trop de mots pour les fans. La
machine à tubes n'aura pas désempli pendant près de deux heures :
« Thunderstruck », « Rock 'n' Roll Train », «Hells
Bells » avec le retour de la cloche sur scène, « You Shook Me
All Night Long » avec les paroles sur l'écran ou encore « Sin
City », n'en jetez plus la coupe est pleine !
Après
« T.N.T. », « Whole Lotta Rosie » est arrivé avec une
Rosie version 2015 sur scène en guise de décor. Le cultissime «
Let There Be Rock » aura offert un solo d'Angus Young de plus
de dix minutes. Si la performance a été remarquable, il est à
noter qu'il n'a plus besoin de s'adonner à un tel exercice pour
prouver tout son talent. Seul sur scène, il a en en tout cas offert un spectacle de
grande maîtrise à l'ensemble du public. Il était alors temps de se
diriger vers le rappel. Arrivant d'une plate-forme de dessous la
scène, Angus Young, tout juste remis de son solo d'anthologie, a
remis le couvert pour jouer le riff du mythique « Highway to
Hell » . Le groupe l'a alors rejoint pour interpréter le
titre. Le show s'est conclu sur « For Those About to Rock (We Salute
You) » et ses traditionnels coups de canon qu'on a certainement
du entendre jusqu'à l'autre bout de Paris ! Après ce retour
réussi, les boys ont quitté la scène. Il auront sans mal fait
taire les éventuelles mauvaises langues sur leur capacité à
assurer le show après plus de quarante ans de carrière. Toujours là
et fringants, ils demeurent une légende du rock. Ils se murmurent
qu'ils reviendront en France en 2016. Pour un ultime adieu ? Il n'est visiblement pas encore
temps de raccrocher pour les Australiens, tant mieux pour les fans et
pour le rock !
Setlist
Intro
1.
Rock or Bust
2.
Shoot to Thrill
3.
Hell Ain't a Bad Place to Be
4.
Back in Black
5.
Play Ball
6.
Dirty Deeds Done Dirt Cheap
7.
Thunderstruck
8.
High Voltage
9.
Rock 'n' Roll Train
10.
Hells Bells
11.
Baptism by Fire
12.
You Shook Me All Night Long
13.
Sin City
14.
Shot Down in Flames
15.
Have a Drink on Me
16.
T.N.T.
17.
Whole Lotta Rosie
18.
Let There Be Rock (avec un solo d'Angus Young en clôture)
Rappel
19.
Highway to Hell (avec un solo d'Angus Young en intro)
20.
For Those About to Rock (We Salute You)