L'annonce de la sortie de trois albums en six mois avait à la fois suscité la curiosité et l'impatience mais également un certain scepticisme auprès des fans de Green Day. Allait-on avoir droit à du remplissage et trois disques inégaux, des albums concepts, ou bien la chance de pouvoir se délecter de trois nouveaux disques de qualité en l'espace de quelques mois ? Alors que Green Day était à en clôture de Rock en Seine fin août, il est possible de répondre en partie à cette question avec la sortie de « ¡Uno! », qui sera suivie fin novembre par « ¡Dos! » et enfin fin janvier par « ¡Tré! ». Si je dois dire qu'au début le visuel choisi par le groupe - à savoir leurs têtes prises en photo avec un smartphone puis retravaillées avec des couleurs fluo - m'avait peu convaincu, au final il se révèle plutôt sympathique et cohérent. S'il est vrai que Green Day avait déjà distillé la moitié du disque depuis quelques semaines, essayons de redécouvrir l'album comme s'il s'agissait d'une première écoute. Une impression de cohérence et d'homogénéité se dégage d'un disque d'une quarantaine de minutes.
« Nuclear Family » lance les hostilités : bien pêchu, un peu à l'ancienne, avec un bon solo de basse en plein milieu, ce morceau fleure bon le stylé passé que beaucoup de fans louent très régulièrement. Pas le temps de respirer que nous retrouvons « Stay the Night », un titre joué à Rock en seine, qui garde toute son efficacité en version studio, avec un bon refrain et un petit « Hey Oh » des familles de Billie Joe que certains n'en peuvent plus d'entendre. Un certain aspect live se dégage du disque comme si des titres étaient parfois nés à l'issue de sessions jam ou autres impros. Moins de fioritures et davantage de spontanéité ravirons ceux qui n'avaient pas apprécié le style opéra-rock de « American Idiot » et « 21st Century Breakdown ». Après « Carpe Diem », qui n'est pas un mauvais titre mais qu'on a l'impression de déjà avoir entendu chez Green Day, voilà que déboule « Let Yourself Go », un morceau bien punk qui bouge pas mal et qu'on est impatient de voir en live. « Kill the DJ » est certainement le titre le plus surprenant du disque et dénote au sein du reste des morceaux. Sympathique avec son style pop dansant à la Franz Ferdinand, il ne reflète pas la tonalité générale du disque plus rock et proche du son de Green Day qu'on connaît, voire du son de ses albums pré- « American Idiot ».
« Fell For You » laisse également un petit air de déjà vu mais un refrain qu'on retient aussi facilement n'est-il pas gage de la réussite d'un morceau ? Après « Loss of Control » pas très surprenant et « Troublemaker » plutôt faible, on se réveille avec « Angel Blue » et son rythme effréné. Le calme surgit sur « Sweet 16 », une composition plutôt pop au bon parfum d'été. Après « Rusty James », clone très mal caché de « ¡Viva la Gloria! », le disque se clôt avec « Oh Love » et son style stadium rock efficace. Si le changement, c'est maintenant, pour Green Day, on parlera de changement dans la continuité avec « ¡Uno! ». Un bon disque rock, qui s'inscrit correctement dans la discographie du groupe sans être une pièce maîtresse non plus. Serons-nous plus surpris par « ¡Dos! » et « ¡Tré ! » ? Réponse dans les mois à venir.
Tracklist
1. Nuclear Family
2. Stay the Night
3. Carpe Diem
4. Let Yourself Go
5. Kill the DJ
6. Fell For You
7. Loss of Control
8. Troublemaker
9. Angel Blue
10. Sweet 16
11. Rusty James
12. Oh Love
La sélection de Rock'n'Live :
« Nuclear Family », « Stay the Night », « Let Yourself Go », « Kill the DJ » et « Oh Love ».
Retrouvez ci-dessous le clip de « Nuclear Family » :
3 disques en 4 mois :)
RépondreSupprimer