Meilleur album de Green Day pour les uns, incursion plus ou moins réussie dans le registre de l'opéra rock pour d'autres, « American Idiot » n'a pas laissé indifférent à sa sortie en 2004. Il a permis au groupe de toucher le grand public et lui assure désormais depuis de remplir des stades lors de ses tournées. La narration et les morceaux du disque étaient tout désignés à une transposition en comédie musicale. Si l'exercice est casse-gueule, on faisait confiance à Billie Joe de ne pas laisser massacrer son œuvre. Ce dernier avait d'ailleurs tenu le rôle de St Jimmy pendant plusieurs représentations aux États-Unis, assurant ainsi une petite hausse des ventes de billets. De passage à Londres fin 2012, nous n'avons pas manqué d'assister au spectacle. Et nous n'avons pas été déçus du résultat ! Ici, on parle de comédie musicale à l'anglo-saxonne et les Français devraient s'en inspirer...
Après une tournée américaine, la troupe d'American Idiot faisait escale en Grande-Bretagne pour quelques dates. La salle de l'Hammersmith Apollo accueillait le show à Londres. L'enceinte ressemble un peu au théâtre Mogador avec un espace en orchestre et un autre en balcon. Le show a démarré à 19h30 pétantes ! D'entrée de jeu, la troupe des comédiens a enflammé la scène avec « American Idiot », joué avec un groupe live (ce qui sera le case pendant tout le spectacle). Ça chante, ça danse, ça saute, ça court, ça transpire ! Le tout dans un décor urbain post-11 septembre avec murs ornés de graffitis et écrans de télévision. qui colle parfaitement à l'ambiance du disque. Et c'est parti pour environ 2h de spectacle rythmé à 200 à l'heure, où les chansons s'enchaînent pour nous conter l'histoire de trois personnages principaux : Johnny qui va vivre une passion destructrice avec Whatsername, Will dont la paternité non assumée va l'éloigner de sa tendre Heather, et enfin Tunny qui s'engage dans l'armée. Tous les comédiens, plutôt jeunes, chantent en live et dansent de manière presque tribale. Les têtes se secouent et des portiques sur roulettes font évoluer les acteurs sur scène. Peu de dialogues mais les paroles des chansons suffisent à faire avancer le récit en toute compréhension.
On pleure devant l'émotion suscitée par les versions présentées de « Wake Me Up When September Ends », « When It's Time » « 21 Guns » et ses chœurs vibrants ou encore « Good Riddance (Time of Your Life) » lors du rappel où chaque comédien joue avec une guitare acoustique. On rit devant un comédien costumé en général de l'armée qui fait un strip-tease sur « Favorite Son ». On est émerveillé devant le ballet aérien proposé par les personnages de Tunny et the Extraordinary Girl sur le morceau « Extraordinary Girl ». Pendus par des filins, les deux artistes évoluent dans les airs sous nos yeux ébahis. Tout au long du spectacle, Johnny doit essayer de combattre son addiction à la drogue représentée par le personnage de St. Jimmy pour tenter de sauver son couple avec Whatsername. Du sexe, de la drogue et du rock'n'roll, des jeunes un peu paumés dans une Amérique plongée dans une guerre des médias et sur le terrain, voici à quoi nous convie ce show spectaculaire.
Quelques petites surprises sont au menu comme une version mashup de « She's a Rebel » et « Last of the American Girls ». La comédie musicale comprend en effet quelques morceaux issus d'autres albums de Green Day (notamment de « 21st Century Breakdown ») qui collent parfaitement à l'ambiance. Tout n'est pas rose pour nos trois personnages principaux : Johnny perd Whatsername à cause de son addiction à la drogue, Tunny revient blessé de la guerre et Will retrouve son enfant mais pas son amour pour Heather. Chacun se revoit après ses parcours semés d'embûches et tentent de redonner un sens à sa vie et de se pardonner mutuellement. Johnny nous émeut une nouvelle fois sur un poignante version de « Whatsername », qui nous file la chair de poule lorsque tout le casting reprend le refrain en choeur. Désormais en paix, il a réussi un donner un sens à sa vie, non sans avoir perdu l'amour de sa vie. Après deux heures de show, on est littéralement soufflé par ce spectacle mené par une troupe véritablement habitée par l'ambiance de l'album de Green Day. Une putain de comédie musicale assurément. Si vous avez l'occasion de la voir à l'occasion d'un voyage aux États-Unis, courrez-y ! Alors qu'une version ciné est en projet, on est impatient de pouvoir découvrir cette magie sur grand écran !
Setlist du spectacle :
1. American Idiot
2. Jesus of Suburbia
3. Holiday
4. Boulevard of Broken Dreams
5. Favorite Son
6. Are We the Waiting
7. St. Jimmy
8. Give Me Novocaine
9. Last of the American Girls / She's a Rebel
10. Last Night on Earth
11. Too Much Too Soon
12. Before the Lobotomy
13. Extraordinary Girl
14. Before the Lobotomy (reprise)
15. When It's Time
16. Know Your Enemy
17. 21 Guns
18. Letterbomb
19. Wake Me Up When September Ends
20. Homecoming
21. Whatsername
22. Good Riddance (Time of Your Life)
Je suis une très grande fan de Green Day et j'ai vu la comédie musicale à Londres aussi. J'ai vraiment adoré, même si pendant le show, j'avais parfois un peu de mal à comprendre certains éléments de l'histoire (je connais très bien l'histoire qui est racontée dans l'album, mais visiblement, certains éléments rajoutés dans la comédie musicale m'ont un peu échappé sur le moment). En revanche, les quelques dialogues en anglais entre les chansons n'ont pas été un problème pour moi (niveau compréhension, je veux dire). Quoi qu'il en soit, le show était vraiment excellent. Dès la première chanson, j'ai été éblouie par l'énergie incroyable des comédiens. Effectivement, on rit à certains moments, tandis qu'à d'autres moments, on verserait presque une larme (la chanson Whatsername m'a assez émue). La salle entière semblait conquise, et j'ai d'ailleurs remarqué que le public n'était pas si jeune (ce n'est qu'une constatation). Bref, si American Idiot The Musical passe un jour en France, ou même si elle repasse à Londres, je serais très tentée d'aller la revoir, car vraiment, c'était génial.
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