Il
existe des artistes qui marquent lorsqu'on les voit pour la première
fois en live. Des légendes vivantes qui possèdent une maîtrise si
grande de leur art qu'on croirait que la musique a été inventée
pour eux. Mark Knopfler fait indiscutablement partie de cette caste.
L'ancien chanteur de Dire Straits est considéré comme l'un des plus
grands guitaristes de tous les temps et pour preuve ! Son jeu, tout
en fingerpicking (sans médiator), est assurément impressionnant.
D'autant plus qu'il joue comme un droitier alors qu'il est en réalité
gaucher ! Sa Fender Stratocaster rouge est devenue un symbole le
représentant au premier coup d’œil, à l'image du bandana qu'il
arborait à l'époque de Dire Straits. Assurant une carrière solo à
succès depuis 1995, l'artiste est régulièrement de passage en
France lors de ses tournées. C'est à l'occasion de deux dates
complètes au Zénith de Paris pour la sortie de son album
« Tracker » qu'il a cette fois-ci donné rendez-vous à
ses fans français.
La
soirée a débuté sur les coups de 20h avec la prestation de Ruth
Moody, une chanteuse australienne expatriée au Canada dont les
compositions entre pop, folk et country ont séduit le public. La
jeune femme, qui a collaboré avec Mark Knopfler, a joué pendant 45
minutes avant de repartir en coulisse. En configuration avec des
fauteuils, le Zénith était alors prêt pour accueillir le seigneur
de la soirée. Vers 21h, les musiciens ont fait leur entrée sur
scène. Des pointures, en nombre, puisqu'on a compté huit musiciens
(deux guitaristes, un pianiste, un bassiste, un batteur, un
violoniste, un contrebassiste et un flûtiste). Tout cette troupe,
rompue aux tournées, a été rejointe par Mark Knopfler. Avec une
attitude cool tel un vieux sage, l'artiste est arrivé sous les
applaudissements nourris pour démarrer le show avec « Broken
Bones ».
Laissant
une large part à ses albums solo, Mark Knopfler a démontré ce que
l'essence même de la musique et du plaisir signifie. C'est bien
simple, lorsqu'il part dans des solos avec sa guitare, il rentre en
véritable communion avec son instrument, son groupe et le public.
Passant du rock, à la country, en touchant au blues, au folk, aux
sonorités celtiques ou encore au world, l'artiste a fait part de toute
l'étendue de son art et de ses influences musicales. Ruth Moody est
revenue sur scène pour l'accompagner à la guitare acoustique et aux
choeurs sur « Kingdom of Gold » et « Skydriver ».
Après « I Used to Could » avec la participation de Nigel
Hitchcock au saxophone, les premières notes de « Romeo and
Juliet » ont marqué une session dédiée aux tubes de Dire
Straits. Joué à quatre simplement, « Sultans of Swing »
a fait bondir le public dont les premiers rangs se sont levés pour
venir au plus près de la scène. Que dire du mythique solo du
morceau qui a été exécuté avec une maîtrise légendaire...
«
Telegraph Road » et ses quinze minutes ont ensuite littéralement
envoûté le public. Ne manquant pas de présenter un à un de ses
musiciens, Mark Knopfler a offert un récital en compagnie de
pointures de la musique rock. Le temps du rappel est alors venu avec
tout d'abord « So Far Away » de Dire Straits puis « Wherever I Go
» avec une nouvelle fois Ruth Moody au chant et Nigel Hitchcock au
saxophone. « Going Home », titre de la bande originale de
« Local Hero », est venu clore en beauté la soirée. Certains
regretteront peut-être de ne pas avoir entendu le mythique
« Brothers in Arms » ou encore le culte « Money for
Nothing ». Mais après 2h20 de concert et musique d'une telle
qualité, il serait indécent de faire la fine bouche. S'il fallait
élire un jour un dieu de la guitare, Mark Knopfler aurait
certainement tous les suffrages. Une récompense que refuserait
certainement cet artiste d'un talent rare dont le seul plaisir est de
jouer pour le sien et celui du public. Le sultan n'a fait fini de
swinguer !
Setlist
1.
Broken Bones
2.
Corned Beef City
3.
Privateering
4.
Father and Son
5.
Hill Farmer's Blues
6.
Kingdom of Gold (avec Ruth Moody à la guitare acoustique et aux choeurs)
7.
Skydiver (avec Ruth Moody aux choeurs)
8.
I Used to Could (avec Nigel Hitchcock au saxophone)
9.
Romeo and Juliet (titre de Dire Straits) (avec Nigel Hitchcock au saxophone)
10.
Sultans of Swing (titre de Dire Straits)
11.
Haul Away
12.
Postcards from Paraguay
13.
Marbletown
14.
Telegraph Road (titre de Dire Straits)
Rappel
15.
So Far Away (titre de Dire Straits)
16.
Wherever I Go (avec Ruth Moody au chant et Nigel Hitchcock au saxophone)
17.
Going Home : BO de Local Hero (Nigel Hitchcock au saxophone)
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