Après
avoir manqué le passage du groupe au Trianon en février 2016, c'est
avec une grande impatience que nous attentions cette date au Zénith.
Les Canadiens de Sum 41, emmenés par un Deryck Whibley revenu de
très loin après de gros soucis de santé, avaient à cœur de
réussir cette date parisienne, d'autant plus que quelques jours
avant le concert, l'annonce d'une captation du show avait été
faite. Contrat rempli ? Avant de revenir en détail sur la prestation
du groupe, il est un point sur lequel tous les spectateurs auront été
d'accord : la qualité sonore du concert a été très médiocre.
Entre des basses trop fortes, entendues dès les morceaux crachés
par les enceintes pendant le changement de plateau, des voix parfois
inaudibles empêchant pratiquement d'identifier les titres au premier
couplet, nous avons rarement connu de telles conditions. Les
premières parties – Hollerado et Paerish – auront subi le même
traitement imposé par un ingénieur du son qui aura été, hélas,
l'un des artisans de ce fiasco sonore.
Mais
l'énergie, la sincérité, la générosité et la rage de Sum 41
auront réussi à quasiment faire oublier ce point noir. Pourtant,
dès l'ouverture, les choses ont mal débuté puisque c'est dans le
noir quasi total que le groupe a interprété le morceau « A Murder
of Crows », avant que Deryck Whibley ne demande à ses compères
d'arrêter. Le combo a redémarré le titre, sans que les problèmes
de lumières ne soient résolus pour autant. Peu importe ! Sous
un décor sombre, orné de rouge et noir, marqué de la croix de son
nouvel album « 13 Voices », la formation ne s'est pas démontée et a
poursuivi avec « Fake My Own Death » puis « The Hell Song »,
qui a mis tout le monde d'accord et lancé les premiers pogos. Et il
fut bon de revoir ce diable de Deryck Whibley, en pleine forme,
arpentant la scène de long en large, s'époumoner et donner de sa
personne pendant près de deux heures de set. Il n'a pas manqué de
rappeler que le groupe fêtait ses 20 ans et qu'il venait jouer en
France depuis 14 ans. Saluant la bienvenue à tous les anciens et les
nouveaux venus de la Sum 41 Family, il a fait preuve d'une belle
communion avec le public tout au long du concert.
Comme à son habitude, il a invité quelques fans à monter sur scène
pour suivre le concert depuis les coulisses.
Avec
cette tournée, qui brasse la majeure partie de ses albums, Sum 41 a
aussi souhaité rappeler son goût pour les influences métal et les
guitares lourdes, qu'il affectionne depuis ses débuts, pour le plus
grand plaisir de ses fans et d'autres qui arboraient des tee-shirts
de Spliknot ou encore System of a Down. Mais revenons à la setlist.
Après « Over My Head (Better Off Dead) », « Goddamm I'm Dead
Again » et « Underclass Hero », « Screaming
Bloody Murder » a continué de donner une totalité sombre au
concert. L'émotion est ensuite survenue une première fois
lors du morceau « War ». Deryck Whibley a indiqué qu'il
s'agissait du titre qui faisait référence à ses déboires passés,
sa descente aux enfers et à sa renaissance tel le phénix. Cette
ballade, reprise par tout le public, a illustré le lien indéfectible
entre le groupe et ses fans, telle une force qui a permis à son
leader de se battre pour sa survie lors des moments très durs de sa
vie. Un autre grand classique des concerts de Sum 41 – demander aux
spectateurs de crier « Sacrifice » sur « We're all to Blame » -
n'a pas non plus été manqué et repris de bon cœur par l'ensemble
des fans.
Après
« Walking Disaster », le groupe a enchaîné avec «
Makes No Difference ». Juste à la fin du titre, Deryck Whibley
a traversé la fosse, accompagné par des agents de sécurité, pour
venir terminer le titre sur une petite scène placée à l'entrée de
la fosse du Zénith. Tout près de cette scène, nous avons pu
profiter de « With Me » en toute intimité ! Tout d'un coup, la
grande enceinte est devenue une petite salle où la communion est
maximale. Le concert est reparti de
plus belle avec « God Save Us All (Death to POP) » alors que
Deryck a regagné la scène principale. Après un solo du batteur
Frank Zumo et une reprise de Queen sur « We Will Rock You »,
Sum 41 a livré un enchaînement parfait des ses tubes « Still
Waiting » et « In Too Deep ». Un petit mot sur les
prestations du bassiste Cone, du guitariste Dave Brownsoud qui assuré
plusieurs solos et du guitariste Tom Thacker : ils ont tous trois été
parfaits ! Le temps du rappel est venu avec un Deryck Whibley
annonçant qu'il allait essayer de jouer un morceau, seul au piano. Le
public a retenu son souffle en reconnaissant les premières notes de
« Crash ». Gros moment d'émotion sur cette ballade,
titrée de « Screaming Bloody Murder ».
L'émotion
n'est pas retombée puisqu'il a enchaîné avec la célèbre ballade
« Pieces », sur laquelle tout le groupe est venu le
rejoindre. La furie est ensuite revenue avec « Welcome to
Hell » puis le culte « Fat Lip ». À noter
également que le groupe fait un clin d’œil à Iron Maiden, l'une de ses influences, avec la présence sur scène d'un squelette gonflable
aux yeux rouges faisant un doigt d'honneur. Le groupe est ensuite
reparti pour revenir une ultime fois afin de terminer, comme à
l'accoutumée, par « Pain for Pleasure ». Preuve en est
qu'il sait manier l'humour, chacun était coiffé d'une perruque et
d'une tenue kitsch rappelant les grands groupes de heavy metal des
années 70-80 ! Au final, Sum 41 a assuré un set de deux heures avec
une grande maîtrise, telle une grosse machine, avec quelques
passages obligés mais des petites surprises ici et là, apportant
une touche d'humanité à un groupe revenu de loin, et qui semble
désormais promis encore à quelques belles années. Comme le dit
Queen, un groupe qu'affectionne Sum 41, « The show must go on » !
Les Canadiens ont visiblement fait de cet adage une maxime pour le
futur pour le plus grand plaisir de ses fans.
Setlist
1.
A Murder of Crows
2.
Fake My Own Death
3.
The Hell Song
4.
Over My Head (Better Off Dead)
5.
Goddamn I'm Dead Again
6.
Underclass Hero
7.
Screaming Bloody Murder
8.
There Will Be Blood
9.
War
10.
Motivation
11.
The Trooper (reprise d'Iron Maiden)
12.
Grab the Devil by the Horns and Fuck Him Up the Ass
13.
We're All to Blame
14.
Walking Disaster
15.
Makes No Difference
16.
With Me
17.
God Save Us All (Death to POP) (solo de batterie de Frank Zumo)
18.
No Reason
19.
We Will Rock You (reprise de Queen)
20.
Still Waiting
21.
In Too Deep
Rappel
1 :
22.
Crash
23.
Pieces
24.
Welcome to Hell
25.
Fat Lip
Rappel
2 :
26.
Pain for Pleasure