Avant son passage au Download Festival au mois de juin, Green Day faisait escale à l'AccorHotels Arena pour une date unique. Inutile de dire qu'il s'agissait de la date punk rock de ce début d'année qu'il ne fallait surtout pas manquer ! Un concert de Green Day, c'est l'assurance d'une setlist d'environ 2h30, de moments de grâce, d'émotion, de joie, de fun, de délire, de protestation, de rock ! Il ne fallait pas arriver en retard en cette pluvieuse soirée d'hiver puisque la bande de Billie Joe Armstrong était annoncée à 20h sur scène. Avant le début des festivités, ce fut à The Interrupters de chauffer la salle. Le groupe, mené par sa chanteuse, a livré un ska punk plutôt efficace, même si les titres ont donné l'impression d'être peu différents les uns des autres. Après un set d'environ trente minutes, les installations ont démarré pour préparer la scène pour Green Day. Au moment où « Bohemian Rhapsody » a retenti dans les enceintes, les fans ont tout suite compris que le début du show allait démarrer. Lorsqu'est arrivé le fameux lapin rose, la foule a explosé sur le traditionnel « Blitzkrieg Bop » !
Sans
artifice, sans décor scénique extravaguant, mais avec un écran en
fond de scène, le groupe est arrivé simplement. Billie Joe est
monté sur une enceinte, les bras en l'air, pour saluer et déjà
haranguer la foule qui n'attendait que ça. « Know Your Enemy » a
lancé les hostilités de fort belle manière. Comme à son habitude,
Bille Joe n'aura pas arrêté de lancer ses fameux « Héééé,
ohhhhh !!! », cri de ralliement qui peut paraître un peu saoulant à
la longue mais qui témoigne du lien qu'il a réussi à tisser avec
le public au fil du temps. Il a d'ailleurs rappelé que Green Day
venait jouer en France depuis 1994, un pays dans lequel il se sentait
comme à la maison. D'entrée de jeu, le ton de la soirée était
donné entre rock festif et message politique. Puisque personne
n'aura manqué les prises de position du groupe dans son dernier
album « Revolution Radio », nous n'avons pas été étonnés
d'entendre Billie Joe déclarer : « Ce soir, dans notre monde,
Donald Trump n'existe pas ! ». Après « Bang Bang » et «
Revolution Radio », le groupe a poursuivi avec « Holiday », «
Letterbomb » puis « Boulevard of Broken Dreams », repris en chœur
par le public.
Billie
Joe, Tré Cool et Mike Dirnt, éternels adolescents, ont certainement
trouvé la recette de la jeunesse éternelle. Après trente années
de carrière, la fougue et l'énergie sont toujours présentes tout
au long de 2h30 de show. Si le message contestataire est bien clair,
la déconne est aussi là lorsque Billie Joe arrose les premiers
rangs avec un jet d'eau ou lance des tee-shirts avec un canon dans
les gradins. Il est clair que tout ce joli monde est heureux d'être
là et la scène est leur terrain de jeu favori. Plus loin, «
Longview » et sa basse caractéristique ont embrasé le public avant
que « 2000 Light Years Away » ne réjouisse les fans les plus
assidus du trio. Le spectacle a été amplifié par des jeux de
lumières, pétards, flammes et autres feux d'artifices tout au long
du show. Tel un rouleau compresseur, Green Day a tout embarqué sur
son passage. Avec ces grosses machines américaines, la crainte d'un
manque d'âme est toujours présente. Ici, il n'en est rien. Billie
Joe aura fait monter des fans sur scène à trois reprises pour une
accolade, un selfie, chanter, voire même jouer de la guitare. Une
jeune femme est d'ailleurs repartie avec la guitare, offerte par le
groupe, pour sa prestation. Billie Joe lui avait indiqué les accords
à jouer pour interpréter la reprise d'Operation Ivy, « Knowledge
».
Pas
de doute, un concert de Green Day a ces allures de grand-messe rock
où la communion est totale avec le public et où il est invité à
participer à la fête de manière active. « When I Come Around »,
« Minority » et un « St Jimmy » de folie n'ont pas calmé les
ardeurs des spectateurs, qui en redemandait encore et encore. Il
n'était pas encore temps pour Green Day de dire au revoir. Le culte
« Basket Case » a fait souffler un vent de folie avant que le
délire ne s'empare de tous les musiciens pour « King for a Day ».
Billie Joe, képi d'officier sur la tête, a mené sa troupe alors
que son saxophoniste portait une coiffe de pharaon. Lors du
traditionnel medley « Shout » / « (I Can't Get No) Satisfaction »
/ « Always Look on the Bright Side of Life » / « Hey Jude », ce
dernier a d'ailleurs joué le solo de « Careless Whisper » en
hommage à George Michael. Billie Joe a rappelé lors du concert que
le rock pouvait changer le monde. Cette parole, peut-être un peu
naïve, a résonné dans les esprits alors que nous vivons une
période parfois troublée par une peur de l'avenir.
Après
« Still Breathing » et « Forever Now », le groupe a quitté la
scène une première fois. Il est revenu pour un premier rappel,
lancé par le furieux « American Idiot », ponctué d'entrée de jeu
par un « Fuck You Donald Trump ! » auquel ont répondu de nombreux
majeurs levés en l'air. Green Day a choisi lors de ses concerts à
travers le monde de faire savoir qu'il n'était pas satisfait de
celui qu'il juge comme son American Idiot pour les quatre prochaines
années. Puis le groupe a enchaîné avec « Jesus of Suburbia »
pendant plus de dix minutes, sous les acclamations du public. Il est
plutôt marrant de voir ce morceau en fin de show en guise de petit
clin d’œil au « Bohemian Rhapsody » du début. Après ce déluge
d'énergie, de furie et d'effets pyrotechniques, le groupe a quitté
la scène une deuxième fois. Billie Joe est ensuite revenu seul pour
jouer en acoustique, tout d'abord « Ordinary World » puis « Good
Riddance (Time of Your Life) », joué sous une pluie de confettis.
Mike et Tré sont alors revenus pour saluer une dernière fois le
public, en compagnie de Billie Joe, pour conclure cette soirée en
beauté, tous les trois, toujours unis depuis trente ans. « It's
something unpredictable, but in the end is right, I hope you had the
time of your life ». Assurément, comme à chaque fois, lors d'un
concert de Green Day...
Setlist
Bohemian
Rhapsody (Queen)
Blitzkrieg
Bop ((Ramones)
The
Good, the Bad and the Ugly (Ennio Morricone)
1.
Know Your Enemy
2.
Bang Bang
3.
Revolution Radio
4.
Holiday
5.
Letterbomb
6.
Boulevard of Broken Dreams
7.
Longview
8.
Youngblood
9.
2000 Light Years Away
10.
Hitchin' a Ride
11.
When I Come Around
12.
Waiting
13.
Burnout
14.
Scattered
15.
Minority
16.
Are We the Waiting
17.
St. Jimmy
18.
Knowledge (reprise d'Operation Ivy)
19.
Basket Case
20.
She
21.
King for a Day
22.
Shout / (I Can't Get No) Satisfaction / Always Look on the Bright
Side of Life / Hey Jude
23.
Still Breathing
24.
Forever Now
Rappel
1 :
25.
American Idiot
26.
Jesus of Suburbia
Rappel
2 :
27.
Ordinary World
J'étais présente à ce concert et il est vrai qu'on est jamais déçu avec Green Day ! C'était un concert de malade ;) Votre article retrace très bien ce moment inoubliable.
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