Chronique : Nirvana - "In Utero" (20e anniversaire)

Paru en 1993, "In Utero" est le troisième et ultime album de Nirvana, puisque son leader Kurt Cobain se donnait la mort un an plus tard. Sorti après le succès planétaire de "Nevermind", il avait été salué par la critique, qui avait toutefois apporté quelques bémols en soulignant notamment son son plus brut. Le groupe avait annoncé un son parfois inaudible et fort heureusement il n'en a rien été au moment de sa sortie. Deux décennies plus tard, il est temps de replonger dans les entrailles de ce disque, réédité avec de nombreux bonus. Maquettes, faces B, titres bonus, version d'époque et nouveau master 2013 : c'est une nouvelle jeunesse que s'offre cette galette. Plus de temps à perdre et ouvrons grand les oreilles, l'aventure "In Utero" repart de plus belle et témoigne encore aujourd'hui du talent d'un artiste écorché vif, devenue légende de l'histoire de la musique rock.

Seuls les spécialistes de l'ingénierie du son sauront voir les réelles différences entre la version 1993 et le master 2013. Mais ne boudons pas notre plaisir de retrouver cet album mythique avec une qualité d'écoute optimale. "Serve The Servants" lance l'album avec un rythme assez lancinant et des solos distordus à foison. "Heart-Shaped Box" revient sur la relation entre Kurt Cobain et Courtney Love avec rage et brutalité. On ne présente plus le classique "Rape Me" dont les accords sont un "copier-coller" de "Smells Like Teen Spirit". "Dumb", morceau plus simple et acoustique, rappelle que Nirvana savait aussi s'illustrer de manière épurée et efficace, porté par une mélodie douce et accrocheuse. Après "tourette's" et son style punk pur jus, Kurt Cobain se confesse sur "All Apologies", un titre aux couplets doux et aux refrains plus nerveux.

Intéressons nous aux bonus de cette réédition. Tout d'abord, on écoute avec plaisir le morceau "Marigold", chanté par Dave Grohl, à l'époque batteur du groupe. On peut y voir une ébauche de ce qu'il fera plus tard avec les Foo Fighters. "Moist Vagina" est quant à lui un morceau brut sur lequel Kurt Cobain fait parler sa voix. "Sappy" est enfin plus calme et refait surface à cette occasion pour notre plus grand plaisir. On découvre également des maquettes de "Dumb", "Very Ape" ou encore "Pennyroyal Tea", en version instrumentale. Incendiaire, rude et survolte, "In Utero" n'est pas un album forcément facile d'accès comme pouvait l'être "Nevermind" mais reste une pièce maîtresse de la discographie de Nirvana. A chaque écoute, il est possible d'en découvrir de nouvelles facettes et cette réédition est la parfaite occasion de s'y replonger ou de découvrir, pour les plus jeunes, un petit bijou sombre et addictif.

Tracklist

CD1

Album original remasterisé

1. Serve The Servants

2. Scentless Apprentice

3. Heart-Shaped Box

4. Rape Me

5. Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle

6. Dumb

7. Very Ape

8. Milk It

9. Pennyroyal Tea

10. Radio Friendly Unit Shifter

11. tourette's

12. All Apologies

Faces B et titres bonus

13. Gallons Of Rubbing Alcohol Flow Through The Strip

14. Marigold

15. Moist Vagina

16. Sappy

17. I Hate Myself And Want To Die

18. Pennyroyal Tea

19. Heart-Shaped Box

20. All Apologies

CD2

Album original mix 2013

1. Serve The Servants

2. Scentless Apprentice

3. Heart-Shaped Box

4. Rape Me

5. Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle

6. Dumb

7. Very Ape

8. Milk It

9. Pennyroyal Tea

10. Radio Friendly Unit Shifter

11. tourette's

12. All Apologies

Maquettes

13. Scentless Apprentice

14. Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle

15. Dumb

16. Very Ape

17. Pennyroyal Tea

18. Radio Friendly Unit Shifter

19. tourette's

20. Marigold

21. All Apologies

22. Forgotten Tune

23. Jam

La sélection de Rock'n'Live :

"Serve The Servants", "Heart- Shaped Box", "Rape Me", "Dumb" et "Marigold".

Retrouvez ci-dessous "Rape Me" en live à Nulle Part Ailleurs :

Best show ever ! (Frank Turner - 25/09/13 - Divan du Monde)

  

Dire que nous attendions le show de Frank Turner avec impatience était un doux euphémisme ! Ayant adoré son album "Tape Deck Heart" (http://rocknlive.blogspot.fr/2013/09/chronique-frank-turner-tape-deck-heart.html), nous avions hâte de découvrir l'artiste et ses musiciens sur scène. Après une interview que vous retrouverez prochainement sur le blog, nous avons attendu patiemment le début de la soirée. La première partie a été assurée par Forest Pooky, un artiste folk rock français très sympathique, qui a su rapidement se mettre le public dans la poche. Avec une guitare acoustique, seul sur scène, il a interprété des compositions tantôt comiques (comme ce titre sur un enlèvement par des extraterrestres pour se faire couper les cheveux), tantôt mélancoliques. Après environ 30 minutes de set, il a laissé sa place aux techniciens venus installer la scène pour Frank Turner et les Sleeping Souls.

Le groupe est arrivé sur scène petit à petit et Frank Turner a fermé la marche. Le set a démarré tambour battant avec "I Still Believe". Les Sleeping Souls ont été déchaînés tout au long du concert. Que de dire Frank Turner ? Je pense que nous avons rarement vu un artiste aussi impliqué dans l'interprétation de ses chansons et les racontant comme on raconterait une histoire. Dansant, sautant, présentant des anecdotes ou encore parlant en français au public, le chanteur s'est dépensé sans compter. La performance n'en a été que plus notable puisqu'il portait une ceinture pour maintenir son dos droit. Ce mal de dos l'a empêché de jouer de la guitare et c'est Dan Allen qui l'a remplacé pour cette partie de tournée. Après "Try This at Home" et "If Ever I Stray", les premières notes de mandoline sont venues lancer "Losing Days". Nous avons bien senti les racines punk de l'artiste tant il a offert une énergie redoutable à ses morceaux sur scène.

"Plain Sailing Weather" et "The Way I Tend te Be" ont été également deux moments forts du show. Au milieu de la furie rock, Frank Turner est venu un peu calmer le jeu avec "Wessex Boy" : "Cette chanson parle du fait de venir d'une petite ville et non d'une grande ville", a-t-il expliqué avant de lancer ce morceau relatant son enfance. Le groupe est ensuite parti pour le laisser seul avec Dan Allen pour interpréter "Dan's Song". Le calme est vite reparti lors de "I Knew Prufrock Before He Got Famous" : le public a été déchaîné, chantant tout au long du show. Une frange d'Anglais ont également participé à la fête. L'ambiance a été véritablement chaleureuse et très très chaude. Nous avons pu sentir que Frank Turner vivait intensément tous ses morceaux, jouait la comédie ou se laisser emporter dans une sorte de transe sur les morceaux les plus rocks. Un artiste véritablement hors pair qui joue chaque concert comme s'il s'agissait du dernier.

Un des amis de Frank Turner est venu sur scène pour ensuite se jeter dans la fosse. Plus le concert avançait et plus le public s'est déchaîné. "Polaroid Picture", "The Road", "Long Live the Queen"... Les morceaux se sont enchaînés sans temps mort. Sur "Recovery", Frank Turner a demandé au public de sauter tout en frappant dans les mains et sur le refrain, nous avons pu voir beaucoup de gens jouer le jeu, sympa ! Après l'émouvant "Broken Piano", le groupe est parti en coulisse avant le traditionnel rappel. Frank Turner est revenu et a exceptionnellement pris sa guitare, seul, pour jouer deux titres en français. La belle surprise de la soirée ! "Putain de bordel de merde" puis une version traduite de "Eulogy" dans laquelle il a placé Johnny Hallyday ! Après "Photosynthesis", la foule s'est littéralement déchaîné sur "Four Simple Words", créant un immense pogo ! "Lors d'un concert, on oublie tout et on laisse à la maison les problèmes. On est tous égaux", a déclaré Frank Turner en fin de concert. Tout est dit.

Setlist

1. I Still Believe

2. Try This at Home

3. If Ever I Stray

4. Losing Days

5. Reasons Not to Be an Idiot

6. Plain Sailing Weather

7. Peggy Sang the Blues

8. The Way I Tend to Be

9. Wessex Boy

10. Dan's Song

11. I Knew Prufrock Before He Got Famous

12. I Am Disappeared

13. Glory Hallelujah

14. Polaroid Picture

15. The Road

16. Long Live the Queen

17. Recovery

18. Broken Piano

Rappel

19. Putain de bordel de merde

20. Eulogy (en français)

21. Photosynthesis

22. Four Simple Words

Concours : 1 album "In Utero" de Nirvana à gagner !

Rock'n'Live et Polydor te font gagner 1 exemplaire de la réédition de l'album culte "In Utero" de Nirvana. Pour tenter de remporter le disque, il te suffit de liker notre page Facebook (https://www.facebook.com/rocknliveblog) et de répondre à la question suivante : "Quel est le nom de l'ancien batteur de Nirvana, désormais leader des Foo Fighters ?"

Envoie ta réponse et tes coordonnées (nom, prénom, adresse et mail) à l'adresse suivante : contact.rocknlive@gmail.com 

Bonne chance ! Le concours est ouvert jusqu'au vendredi 11 octobre pour les personnes résidant en France métropolitaine.

Chronique : Frank Turner - "Tape Deck Heart"

Honte à moi, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. J'avoue avoir découvert Frank Turner que récemment. A l'occasion de son passage au Divan du Monde ce mercredi 25 septembre, je souhaite revenir sur son dernier album studio "Tape Deck Heart". Cinquième pièce de sa discographie, le disque est paru au mois d'avril dernier et pour la première fois sous la houlette d'une major (Interscope Records). Après avoir assuré un show devant 10 000 personnes au Wembley Arena de Londres et joué pour la cérémonie d'ouverture des JO de Londres, l'artiste est parti aux Etats-Unis avec son groupe The Sleeping Souls pour enregistrer ce projet. A l'affiche de grands festivals ou de petites salles, Frank Turner est considéré aujourd'hui comme l'un des compositeurs les plus talentueux de la scène folk punk internationale.

Alternant titre folk rock et ballades, "Tape Deck Heart" est un petit bijou. On est immédiatement séduit par "Recovery". Entraînant et animé par une énergie folle, il s'agit pourtant d'un titre retraçant la destinée de quelqu'un essayant de se remettre d'une rupture. Cette opposition entre des thèmes plutôt tristes et des sonorités joyeuses est un peu la marque de fabrique d'un album né à la suite de la fin d'une histoire d'amour. "Losing Days", autre petit tube de l'album, est le titre parfait à écouter lors d'un bel après-midi d'été entre amis. "The Way I Tend To Be" est également une chanson très personnelle et parfaitement réalisée : on imagine tout à fait Frank Turner repenser avec nostalgie à une belle histoire d'amour lors de la composition du morceau. "Plain Sailing Weather" revient encore avec brio sur un épisode douloureux avec une furie rock bien punchy.

Sur "Tell Tale Signs", Frank Turner est quasiment seul avec sa guitare acoustique sur un brillant morceau nostalgique. Les plus belles chansons naissent certainement dans les fêlures d'un être et l'artiste nous le prouve tout au long de cet album. Arrive alors le gros morceau du disque : "Four Simple Words". Peut-être le plus léger et fun mais pas le moins efficace : le chanteur y retrouve ses racines punk et son "I want to dance" ne peut que nous faire nous lever d'un bond et se défouler ! "Polaroid Picture" est également un bon morceau rock tandis que "Oh Brother" parle de l'amitié forte qui lie Frank Turner et son meilleur ami. Comportant près de 40 tatouages sur le corps, l'artiste parle de cet art le temps d'un petit morceau sympathique intitulé simplement "Tattoos". Que dire de plus... N'attendez plus et découvrez sans plus tarder ce petit bijou d'album !

Tracklist

1. Recovery

2. Losing Days

3. The Way I Tend To Be

4. Plain Sailing Weather

5. Good & Gone

6. Tell Tale Signs

7. Four Simple Words

8. Polaroid Picture

9. The Fisher King Blues

10. Anymore

11. Oh Brother

12. Broken Piano

13. We Shall Not Overcome

14. Wherefore Art Thou Gene Simmons

15. Tattoos

16. Undeveloped Film

17. Time Machine

18. Cowboy Chords

 La sélection de Rock'n'Live

"Recovery, "Losing Days", "The Way I Tend To Be", "Plain Sailing Weather" et Four Simple Words".

Retrouvez le clip de "Losing Days" :

Comme à la maison ! (Hero of the Day + September Boy + Switch to Happiness + Foton Kusagi)

Une bien belle soirée placée sous le signe de la convivialité et de la générosité. Voici en quelques mots comment on pourrait résumer les prestations des quatre groupes au Gambetta Club, à Paris, mardi, à l'occasion d'un plateau réuni par l'association Pirates Buster Productions.

Hero of the Day, dans une configuration acoustique avec deux guitares, a ouvert les festivités avec son single "Good For Nothing". Efficace et entêtant, le morceau a lancé en beauté la soirée. Accompagné de son guitariste sur les autres morceaux, le chanteur du groupe a interprété seul des reprises de "Get Lucky" de Daft Punk ou encore de "The Rain" de Biffy Clyro. Ce petit set acoustique a donné envie de retrouver Hero of the Day en configuration électrique sur une prochaine date.

September Boy, en configuration quasi acoustique (deux guitares et une basse), est ensuite monté sur scène. Nous étions impatients de retrouver pour la première fois, en ce qui nous concerne, le groupe que nous suivons depuis ses débuts. 





Luke, la chanteur, a de suite instauré une ambiance intimiste et généreuse. "Good Old Times", "Rely On Me", "My Stone" ou encore "Make It Easy" : le registre pop folk du groupe a fait mouche. Ses compositions fortes, tantôt mélancoliques, tantôt teintées d'espérance, ont constitué un avant-goût d'un album que nous avons hâte d'entendre. Trois belles reprises également : "Real Hero" de College, "Night Call" de Kavinsky et enfin "When I Come Around" de Green Day, que Luke a tenu à dédicacer à Rock'n'Live ! Sympa ;)

Changement d'ambiance avec Switch to Happiness en configuration électrique. Nous les avions manqué en première partie de New Found Glory alors ce set était l'occasion de nous rattraper. Animé par une belle énergie, le groupe a entamé son concert avec le single "I Hate The Way You Love". 






Bien péchu et entêtant, le titre nous a marqué. Le groupe n'a pas manqué d'énergie et de générosité malgré un son pas toujours au top. Mais saluons la performance et le coup de main du chanteur de Hero of the Day à la console lors de toute la soirée ! 



Nous n'avons ensuite assisté qu'à trois titres de Foton Kusagi, le power trio turc de la soirée. Bien en place et sans fioriture, le groupe a fait le boulot dans un registre plus brut et plus rock. Quatre groupes, une bien belle soirée et l'envie d'en revoir certains à l'avenir : il aurait été dommage de rater ça !