Que dire sur Paul McCartney qui n'a pas déjà été dit ? L'ancien bassiste et chanteur des Beatles est toujours, à 71 ans, un infatigable artiste. Si vous allez l'applaudir sur scène, il ne jouera pas moins de 2h30 à 3h avec son groupe. Dans ses interviews, il aime dire qu'il se verrait bien collaborer avec Thom Yorke de Radiohead ou Damon Albarn de Blur mais n'ose pas les contacter (humilité ou boutade de la part d'une légende vivante de la musique pop ?). Il n'est pas rare de le voir sur des projets atypiques comme lorsqu'il a récemment joué avec les anciens membres de Nirvana. Après "Kisses on the Bottom", album de reprises de morceaux marquants de son enfance, l'artiste est de retour avec "New". Il s'agit de son premier disque de titres inédits depuis six ans et la sortie de "Memory Almost Full". Pour ce 16e album, il a choisi de s'entourer de quatre producteurs : Mark Ronson (Amy Winehouse), Paul Epworth (Adele), Ethan Johns (Kings of Leon) et Giles Martin, fils de George Martin (ce dernier est considéré comme le "5e membre" des Beatles).
Cure de jouvence, tentative de surfer sur la vague du buzz de jeunes producteurs, changement de style ou retour aux sources déguisé ? En choisissant d'appeler son album "New", Paul McCartney a-t-il placé la barre trop haut ? On retrouve surtout un artiste qui n'a plus rien à prouver et se fait plaisir en se montrant à quelques reprises audacieux. "Save Us", bien rythmé, emmène l'auditeur à toute allure et promet déjà de faire son effet en live. Entre modernité et classicisme, ce titre lance parfaitement l'album. Plus expérimental, "Alligator" et ses breaks un peu psychédéliques imposent un faux rythme et démontrent une volonté d'explorer un terrain assez inhabituel. "On My Way To Work" ravira les nostalgiques sur fond de ballade élégante et de sonorités asiatiques. Avec "Queenie Eye", on découvre un McCartney décomplexé, utilisant des sonorités électroniques. "Early Days" est une ballade acoustique sincère et efficace, tout en douceur.
Arrive alors "New". Pop jusqu'au bout des ongles, ce morceau aurait pu être fait par les Beatles. Il est cependant à 100% dans le ton d'aujourd'hui : une vraie réussite ! Avec "Appreciate", on tient un titre assez expérimental proche du travail de Damon Albarn avec Gorillaz. "Everybody Out There" est un peu dans la mouvance folk actuelle et demeure efficace. "I Can Bet" semble être un petit-frère à peine masqué de "Get Back" : un manque d'inspiration ? Après l'intrigant "Road", on termine ce voyage avec le country "Turned Out". Tout au long de ce disque, Paul McCartney délivre une leçon de pop et démontre qu'il est toujours une pointure de la scène internationale. Avec fraîcheur et une volonté de s'amuser, il a concocté autant d'atmosphères identifiables qu'il y a de morceaux sur le disque. L'artiste fait en quelque sorte un retour aux sources ancré dans la modernité en évitant l'écueil du "vieux' qui joue le jeune. Chapeau bas, Sir Paul !
Tracklist
1. Save Us
2. Alligator
3. On My Way To Work
4. Queenie Eye
5. Early Days
6. New
7. Appreciate
8. Everybody Out There
9. Hosanna
10. I Can Bet
11. Looking At Her
12. Road
13.Turned Out
14. Get Me Out Of Here
La sélection de Rock'n'Live
"Save Us", "On My Way To Work", "Queenie Eye", "New" et "Everybody Out There".
"Save Us", "On My Way To Work", "Queenie Eye", "New" et "Everybody Out There".
Découvrez le clip de "Queenie Eye" :
INdémodable Paul, une vraie cure de jouvence !
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